Classement Final de la Rames Guyane 2014
10/01/2015.... le sourire de la force tranquille
Clap de fin de Mathieu Morverand
Longtemps, l’humanité s’est tenue loin du rivage, effrayée par cette immensité insondable et mystérieuse, puis un jour, un audacieux s’est élancé sur un tronc d’arbre … dès cet instant, une autre aventure commençait. Traverser l’Atlantique à la rame n’est pas qu’un défi sportif, chacun s’y engage à la recherche de son propre graal, en quête de ses propres rêves, mais tous vivent une profonde expérience intérieure et initiatique, personne n’en revient vraiment indemne.
Avec le sourire radieux de sa force tranquille, Gérard Marie, 67 ans, a franchi la ligne d’arrivée aux îles du Salut à 20h h 10 heure locale (minuit heure française), après 83 jours et 22 h. de mer. Sur une mer formée par les Alizés tous proches , il aura pu apprécié hier soir sous les couleurs du crépuscule ses derniers instants de solitude en compagnie de cet océan facétieux qui lui aura joué tant de tours et de détours. Au fil des jours, malgré cette adversité finalement coutumière en cet univers si différent, Gérard en a peu à peu compris le langage, adoptant son rythme à celui des éléments plutôt que de s’y opposer vainement. La mer le lui a bien rendu, le portant sur ses flots vers les Amériques et le nourrissant de façon de plus en plus généreuse.
Sa détermination et son endurance, associées à la sérénité avec laquelle il abordait son propre voyage, auront forcé l’admiration de tous. Gérard a certes réussi à concrétiser son projet océanique, mais il aura en fait été bien plus loin que cela, pour lui-même en repoussant ses limites jusqu’à des frontières qu’il ne soupçonnait certainement pas au départ, mais aussi pour tous ceux qui l’ont observé et découvert que l’on peut encore aller au bout de ses rêves, même les plus ambitieux.
Son mal de terre sera sans doute un peu plus durable que celui de ses amis rameurs qui l’ont précédé de quelques jours, mais il nous tarde de l’écouter nous relater le récit de son épopée. Sans doute en gardera-t-il toutefois un peu pour lui, secrètement, comme pour conserver cette relation si particulière qu’il aura noué avec l’océan. Ces deux-là sont désormais indissociables.
L’horizon ne cessera jamais de nous fasciner, il nous a montré le chemin, d’autres partiront sur ses traces.
à bientôt Gérard
et bravo à tous pour cette belle histoire que vous nous avez apportée.
Lire la suiteLe dernier Roi Mage Rameur d’Océan Gérard Marie vient de passer la ligne
20h:10 (heure locale)... Il l'a fait ! Avec le sourire et son éternelle bonne humeur ! ... Accueilli à son arrivée par la grande famille Rames Guyane.
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compte à rebours enclenché pour l'arrivée sur terre de Gérard Marie
J+83.. Nouvelle du large… demande d'atterrissage pour Gérard Marie
de Mathieu Morverand
A 22 h (heure française), 18 h en Guyane, Gérard Marie, doyen de la traversée de l'Atlantique « Rames – Guyane 2014 » n'était plus qu'à 8 milles de la ligne d'arrivée entre les îles du Salut et la bouée K0 de l'entrée du chenal de Kourou. Son cap WNW au 278° est parfait et sa vitesse d'approche se cale sur une moyenne de 2,2 nœuds, un paramétrage idéal pour une arrivée sous les meilleurs cieux que la houle du jour et les marées (PM Kourou à 19 h 28 avec coef. de 73) ne devraient plus perturber.
Gérard a été informé par les membres de son équipe de l'arrivée musclée la nuit dernière de son ami Patrice Maciel devant les côtes de Guyane entre Cayenne et Kourou. S'approchant trop près des côtes, Patrice a été surpris par la houle et les déferlantes levées par les hautfonds du banc de Macouria à quelques encablures du village de Tonate. Sans l'aide courageuse et efficace de Pascal et Benoît qui se sont rapidement dépêchés sur place à l'aide d'une puissante vedette à moteur, Patrice, qui avait préventivement enfilé sa combinaison de survie, aurait eu beaucoup de mal à s'en sortir. Dans le fracas des vagues puissantes, seul le marin a pu être sauvé, son bateau a été emporté par les déferlantes, sans doute jusqu'à la mangrove où il se trouve certainement encore.
Prévenu de cette mésaventure, Gérard mesure bien le risque et conserve en conséquence une distance respectable à la côte au moins équivalente à la longueur qui sépare le rivage de la bouée K0 (marque d'eau saine) qui matérialise la sortie du chenal de Kourou mais aussi l'extrémité Sud de la ligne d'arrivée officielle de l'épreuve. Malgré le dépassement des délais de course, Gérard a en effet tenu, comme Matthieu Martin il y a 4 jours, à terminer sa traversée au même endroit que tous les autres, ce qui est tout à fait à son honneur et parfaitement légitime. Le temps pour lui n'a maintenant plus d'importance, la victoire se trouve désormais juste devant son étrave, sans doute même à portée de vue, à quelques coups de pelle seulement. Un vent bien établi entre 17 et 20 nœuds dans le secteur 080° (ENE) le porte dans la bonne direction en compensant les courants moins forts que ceux des jours précédents. Préservant ses ressources dans la perspective de son arrivée prévue ce soir vers minuit, il s'est accordé une petite sieste en milieu de journée tout en assurant une veille attentive sur son cap pour ne surtout pas dévier de sa trajectoire.
Cette fois, il semble bien Gérard s'apprête à mettre un terme à son formidable voyage océanique et à clôturer dans le même temps la surprenante édition 2014 de l'épreuve « Rames-Guyane ». En s'assurant ainsi qu'il ne laisse plus aucun rameur dans son sillage sur les eaux tourmentées de l'Atlantique, il sera le seul habilité à saluer une dernière fois l'océan au nom de tous les autres. Sa relation aux éléments et son extraordinaire philosophie nous auront chaque jour étonné et il peut sans nul doute s'enorgueillir aujourd'hui d'être le meilleur ambassadeur de cette courageuse tribu de galériens solitaires.
Encore bravo à toi Gérard !
J+83... Flash info ... Arrivée de Patrice Maciel
Arrivée mouvementée de Patrice Maciel dans une houle de 2 à 3 mètres à 03h:48 heure locale. Accueilli par Thara Govindin et Olivier Bernard, pour l'organisation, ses parents, ses amis, Rémy Landier; Benoit Soulies, Pascal Vaudé ... et encore des amis .. sous l'objectif de Jody Amiet qui encore une fois se sera couché tôt.. ... Patrice n'aura finalement pas pû, en raison de l'état de la mer, attendre son compère Gérard Marie.
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09/01/2015 - J+83...y croire jusqu’au bout
l'Analyse de Mathieu Morverand
Patrice Maciel et Gérard Marie, les deux rameurs encore en mer, paraissent si près de l’arrivée et pourtant, les derniers milles s’éternisent comme si la terre ferme se refusait obstinément à ces marins du grand Large. Cette force de répulsion malmène frontalement la détermination des skippers dévorés par cette envie désormais viscérale de retrouver leurs proches et d’abandonner enfin cet univers tellement éloigné de leur condition humaine. L’océan fascine ses voyageurs mais les confronte au fil du temps à des frustrations insondables qui ne peuvent se résorber sans poser le pied à terre. Il n’existe pas d’autre issue sinon la désespérance ou la folie. Mais même les situations les plus difficiles finissent par connaître un terme plus heureux, la quiétude et la compassion succèdent à la tourmente et à l’adversité, le sort des rameurs s’oriente forcément vers cette délivrance tant attendue, seul le délai reste incertain, il faut y croire jusqu’au bout. Il manque sur la zone à nos deux amis un peu de vent, ce qui est un comble à quelques encablures seulement d’alizés puissants qui les auraient propulsé vers les eaux douces des rivières guyanaises. Ces conditions mollassonnes tranchent avec celles plus généreuses qui ont bénéficié à ceux qui les ont précédé au même endroit, jusqu’à la semaine dernière.
Mais les prévisions météo semblent s’accorder vers la probabilité de vents plus généreux et mieux orientés dès vendredi matin, ce qui permettrait à Patrice et Gérard de mieux viser leur point de contact à la côte en évitant ses écueils nombreux. Patrice se présente devant le phare de l’Enfant Perdu et devrait rejoindre le Port du Larivot à Cayenne avant la fin de journée, chaleureusement accueilli par ses proches et ses amis. Son épopée à travers l’Atlantique, à mille lieux de tout ce qu’il aurait pu prévoir, constitue d’ores et déjà une expérience hors du commun.
Gérard quant à lui lutte pour ne pas partir au nord et quitter la ligne des îles du Salut, il résiste aux prix d’efforts considérables à ce flux de vents et de courants de Sud-Est. Tous les observateurs saluent son courage incroyable et lui souhaitent le retour des vents de Nord-Est qui lui offriraient une arrivée magnifique digne de l’épopée fabuleuse qu’il nous a offert durant tout au long de sa traversée. Par son courage et sa détermination, par sa capacité à résister aux très nombreux coups durs qu’il aura encaissé, et par les valeurs qu’il véhicule de si belle manière, Gérard mérite vraiment une arrivée en apothéose. Souhaitons-lui bon vent !
Lire la suite08/01/2015 – J+82… Patrice et Gégé pourraient bien terminer leur incroyable traversée ensemble...
ser au-delà des îles du Connetable et rejoindre la route de l’arrivée empruntée par les skippers de la flottille. Il ne possède plus qu’une cinquantaine de milles d’avance sur Gérard Marie qui conserve un bon cap vers la ligne des îles du Salut dont il n’est plus distant à présent que de 85 milles. Ces derniers jours de rame le long des côtes du Brésil et de la Guyane sont longs et difficiles mais la délivrance est maintenant imminente. E.T.A prévue, demain en fin de journée
Info du 07/01/2015 – J+81… Retour de vents bienfaiteurs après 81 jours de mer
81 jours seul sur l’océan … une éternité ou un simple intermède dans l’existence ? Selon que l’on se place dans la peau d’un marin encore en mer ou dans celle d’un autre marin de retour à terre depuis déjà quelques temps, cette notion de temps n’a plus la même signification. Et pourtant, même dévoré par l’impatience incommensurable de retrouver les siens, les sentiments peuvent être ambigus, on imagine mal que dans quelques jours, la vie sera complètement différente, dans un monde de repères fixes auxquels il conviendra de s’habituer à nouveau, non sans un peu de mal de terre. Pour Patrice Maciel et Gérard Marie, les deux rameurs encore au Large, cette expérience est d’ores et déjà pleine de sens et tranche singulièrement avec tout ce qu’ils avaient pu vivre auparavant. Ils savourent la perspective de l’instant où ils retrouveront la terre ferme mais restent néanmoins prudents, ils savent mieux que quiconque que l’univers qu’ils traversent peut encore leur réserver quelques ultimes surprises tels ces grains énormes qui les accompagnent désormais depuis plusieurs jours, les obligeant à se blottir au fond de leur bateau pour le stabiliser avec l’espoir que la houle levée ne vienne pas retourner leur bateau. Dans ces moments de tourmente heureusement orientés dans le bon sens, le GPS s’affole et peut annoncer des pointes de vitesse au-delà de 5 nœuds. Même l’arrivée ne sera pas de tout repos.
Pour Patrice, les dernières heures ont été difficiles, il a dû poser l’ancre à moins de 15 milles des côtes orientales du Cap Orange (Brésil) contre lesquelles un fort vent de Nord-Est le poussait inexorablement en l’empêchant de remonter au Nord et de dépasser le cap. Ces mauvais coups de l’océan seraient largement de nature à décourager plus d’un marin mais Patrice en aura vu bien d’autres depuis son départ de Dakar et il en faudrait maintenant davantage pour le décourager. Avec les conseils aussi précieux que pertinents de Charly son routeur, il aura patiemment attendu le retour de vents bienfaiteurs. Au 80ème lever du jour sur l’étrave de son bateau, les vents annoncés étaient là et il a pu reprendre à près de 3 nœuds le chemin de la Guyane qu’il espère atteindre demain soir ou jeudi matin.
Complètement échappé du maelström qu’il a formidablement bien traversé, laissant derrière lui un formidable sillage, comme une signature au nom de tous les rameurs qui y ont enduré de telles souffrances, Gérard file à présent parfois à près de 4 nœuds cap droit vers les îles du Salut. Il s’étonne lui-même d’être encore là après 80 jours de mer alors que sa plus longue expérience jusqu’alors était de 27 jours entre les Antilles et les Açores, une navigation à la voile qu’il avait déjà trouvée longue. Tapi au fond de son bateau au passage des grains, ses pensées lui transpercent l’esprit à gros débit, il se souvient notamment de son ancienne vie de stewart alors qu’il traversait l’Atlantique entre Dakar et Rio à bord du Concorde à la plus grande vitesse possible, fier d’être un des rares humains à avoir parcouru les mêmes espaces de la façon la plus rapide et la plus lente qui puisse être. A l’approche de la ligne qu’il pourrait rejoindre avant la fin de semaine, il commence d’ores et déjà à remplacer son pavillon délavé par le temps et les embruns comme pour mieux saluer cet univers qui l’aura tant fasciné au cours de son voyage.
Lire la suiteinfo du 06/01/2015 - J+80... « de retour sur la Terre des hommes »
l'Analyse de la course par Mathieu Morverand
Par la générosité de ses vacations et par sa relation si particulière avec l'océan, mélange de bien-être et de fascination, Matthieu Martin est sans doute l'un des rameurs auxquels on s'attache le plus avec plaisir et admiration. Porté depuis plusieurs jours par le fameux courant des Guyane, il a bouclé son périple dans la nuit de dimanche à lundi à 3 h 52 devant les îles du Salut, accompagné par ses proches et ses amis qui lui avaient fait la surprise de venir à sa rencontre à bord d'un voilier parti la veille de Kourou. Après près de 80 jours de mer, il n'était pas question pour lui de terminer ailleurs que sur cette ligne des îles qui fut son objectif ces onze semaines durant. Au-delà de toutes autres considérations, aussi légitimes fussent-elles dans le cadre d'une telle épreuve, l'Histoire retiendra qu'il aura réussi son pari de relier en solitaire à l'aviron et sans assistance les côtes Africaines du Sénégal à celles du Salut en Guyane. C'est bien là l'unique objectif qu'il s'était assigné, la mesure du temps n'étant finalement pour lui que relative, bien moins importante en tout cas que l'expérience humaine elle-même. Il aura largement trouvé dans ce voyage initiatique ce qu'il était venu y chercher. De « retour sur la Terre des Hommes », Matthieu a alors été accueilli par d'autres rameurs venus sur le quai de Pariacabo à Kourou saluer son authentique exploit.
Seuls deux marins restent à présent en mer, Patrice Maciel et Gérard Marie. Tous deux sont actuellement confrontés à des vents de Nord-Est (secteur 050°) qui ne facilitent pas le dépassement du Cap Orange par le Nord malgré la force du courant sud-équatorial. Les prévisions laissent toutefois prévoir une orientation plus à l'Est dans les heures à venir. Le risque de vents établis au Nord-Est pendant plusieurs jours pourrait se traduire par une arrivée à la côte sous le Cap Orange, ce qui serait problématique en raison du caractère inaccessible de ces zones.
Pour Patrice, ces jours-ci sont bien plus plaisants que les semaines précédentes. La mer se montre plus clémente et les courants le portent fréquemment à plus de 2 nœuds. Cela lui laisse le loisir de mesurer l'importance des anecdotes qu'il vit chaque jour, telle cette rencontre inédite avec un oiseau venu se poser directement dans sa main après avoir longuement volé autour de son bateau. Situé ces dernières heures au nord de l'île de Marajó (Brésil) devant le delta de l'Amazone, il savoure désormais chaque instant de son expérience comme pour ne rien en perdre. Il est maintenant en proie à des sentiments ambigus, partagé entre cette immense impatience de retrouver enfin ses proches et cet espoir inavoué mais bien réel de pouvoir faire durer cette relation magique avec l'océan le plus longtemps possible.
Non sans émotion, Gérard relate lui son superbe parcours au travers du maelström, évitant les pièges de ces courants si défavorables. Il redoutait de se voir emporté à son tour vers l'Est, à contre sens de son objectif. Mais cette fois, les vents se sont accordés avec lui et l'ont même propulsé en dehors de cette zone tourmentée pour finalement le plonger au cœur du courant sud-équatorial, en route vers la Guyane. Quiconque à sa place se réjouirait de cette situation mais le rameur vendéen reste prudent, c'est encore « un Golfe de Gascogne » à traverser avant d'en finir nous indique-t-il. Gérard préfère même ne pas trop penser à l'arrivée de façon à ce que ce moment qu'il espère tant depuis si longtemps ne devienne pas l'obsession de chaque instant. On lui souhaite désormais la plus belle des arrivées, à la mesure de l'incroyable traversée qu'il nous aura offert à tous, sans doute avant la fin de semaine.
Lire la suite05/01/2015 - J+79.. Arrivée de Matthieu Martin à 03h 52 (heure locale)
Un Roi Mage rameur d'océan et buveur d'écume après bien des détours a suivi la constellation qui le menait en Guyane... il est sorti de la nuit ce matin à 3h 52 ... accueilli par ses amis, sa famille, par ses frères de rame, par les membres de l'organisation.. Jody Amiet était là avec son objectif ... les 2 autres Rois Mages Patrice et Gégé ne sont plus bien loin derrière lui ... Chapeau bas.. Matthieu .. tu l'as fait !
Lire la suiteJ+78… flash info .. la Ligne d’arrivée est officiellement fermée
La date limite d’arrivée, et donc la fermeture de la ligne, est fixée à l’expiration du quatorzième jour succédant à l’arrivée du premier concurrent classé, en l’occurrence Antonio de la Rosa arrivé le 21 décembre 2014 à 15h30 :00 heure française .....soit à l’expiration de la trois cent trente sixième heure après l’arrivée de celui-ci. Matthieu Martin qui se trouve à moins de 50 nautique de l’arrivée ne sera donc pas classé. C’est la dure loi du sport… mais ça n’enlève rien à son mérite et à sa performance… Total respect Monsieur Matthieu de la part de toute l’organisation de la Rames Guyane 2014 et de tous vos amis.
Lire la suite04/01/2014 – J+78... Mission accomplie pour l'équipage du Béru, 3 rameurs encore en mer
l'analyse de la course par Mathieu Morverand
Vianney et Eddy nous ont ramené à bon port nos deux rameurs du Large maîtrisant de bout en bout ce délicat remorquage au Large des côtes de l’Amérique du Sud. Partis pour une semaine à bord de leur voilier «Béru » , il auront finalement passé plus de 15 jours en mer, découvrant au fil des milles l’authentique aventure partagée qu’ils allaient vivre. Il fallut d’abord rattraper Patrice Charlet (alias Mac Coy) emporté au cœur du Maelström sans espoir de pouvoir s’en extraire pas ses propres moyens. Malgré les conditions particulièrement tourmentées sur zone, ils retrouvaient notre rameur breton à près de 400 milles des côtes et parvenaient à lui transmettre une salvatrice ligne de remorque. L’objectif consistait alors à le conduire en dehors de cette zone infernale pour l’emmener dans le fameux courant sud-équatorial des Guyane tant convoité par tous les rameurs. Sur leur chemin vers le Graal, l’ardéchois Olivier Montiel , épuisé par deux mois et demi de mer et par une situation de plus en plus contrariante, en appelait à son tour à leur assistance. Aucune obligation ne les contraignait à y répondre favorablement et pourtant, Vianney et Eddy acceptèrent de mener la tête de ce convoi hors normes jusqu’à Cayenne. Merci à eux et bravo à nos deux rameurs qui auront réussi à rester en mer jusqu’à rejoindre la terre ferme, comme un accomplissement de leur très longue traversée. Ces quatre-là auront vécu une aventure commune qui les marquera sans doute durablement ainsi qu’en témoignaient les visages émus de chacun d’entre eux au moment de se quitter. Guettant fébrilement leur approche depuis la Pointe du Fort Diamant, les proches et les équipes des marins finissaient par les retrouver en début d’après-midi au Port de Dégrad des Cannes en Guyane. Les traits tirés mais les mines réjouies, l’accueil sur les berges du Mahuri fut à la hauteur des efforts consentis par ces marins pour aller au bout de leur rêve d’une rive à l’autre de l’océan.
Cette fin de périple en appelle une autre dans les toutes prochaines 48 h, celle de Matthieu Martin qui passait ce soir au large du Cap Orange, à moins de 100 milles de la ligne des îles du Salut. Avec cette foi inébranlable en l’océan et cette insatiable curiosité qui ne l’ont jamais quitté depuis le départ malgré toutes les difficultés endurées, il poursuit inlassablement son chemin, proche plus que jamais du dénouement heureux de ce long voyage initiatique. Matthieu aura ébloui par ses propos lucides et éclairés tous les observateurs de l’aventure. Avec sa patte si personnelle et si réjouissante, il aura marqué l’histoire de l’épreuve.
Patrice Maciel, admirablement suivi par Charly, insatiable routeur et confident hors pair, devrait arriver mercredi prochain. Aurait-il pris le départ de ce périple si il en avait mesuré au préalable la durée et la difficulté ? Pas certain que lui-même en ait la réponse pour l’instant. Seule la perspective de ses retrouvailles avec ses proches et la terre ferme concentre son attention chaque instant. Après bientôt 80 jours de mer, les rameurs finissent légitimement par être obnubilés par cet objectif. Le lien qui unit un routeur à terre à un marin au Large ne se résume résolument pas qu’à un simple transfert de données, il s’agit de bien plus, l’expérience peut être aussi forte d’un côté et de l’autre du rivage. Bravo à Charly pour ces analyses d’une rare pertinence qui auront profité à plus d’un rameur.
Depuis le Nord, Gérard Marie continue de nous étonner, il vient de traverser du Nord au Sud la zone de courants traversiers si problématique pour ceux qui l’y ont précédé. Porté par de forts vents de Nord-Est, il aura sans doute vécu le privilège des pires conditions de cette traversée 2014, avec des vagues déferlantes d’un bleu vert inquiétant contrastant avec l’écume écarlate de l’écume volatile et bruyante. Sa trace magnifique en forme de « S » perturbe ceux qui ont fréquenté cette zone, et plus encore ceux qui juraient grand dieu que ce passage du Nord était impossible. Gérard nous prouve le contraire et s’apprête maintenant à plonger dans le courant des Guyane qui le ramènera vers la Terre. Nul doute qu’ils seront nombreux à l’accueillir admiratifs. Par son parcours, par sa philosophie et son incroyable aptitude à résister aux assauts incessants du sort et des éléments, Gérard figure d’ores et déjà au plus haut sur le podium du mérite
Lire la suiteinfo du 03/01/2015 - J+77... arrivée de la Rebelle et de Grain de Poivre remorqués par le Béru
Vianney, Eddy, McCoy et Olivier, welcome back, les amis.... Crédit photo Jody Amiet ... c'est tout chaud ... les 4 mousquetaires Olivier, Didier, Rémy et McCoy ... je viens de les avoir au téléphone ... ils vous remercient de les avoir attendus et vous kissent fort
Lire la suiteinfo du 02/01/2015 - J+76... 5 marins encore en mer
Depuis la maison de leurs hôtes,Jean Francois et Noëlle, soignés aux petits soins par leurs proches, les deux rameurs Rémy Landier et Didier Torre ont pu savouré les plaisirs d’un chaleureux réveillon bien entourés par une joyeuse assemblée attentive aux récits de leurs traversée. Le mal de terre ne les a pas épargné et il leur faudra sans doute un peu de temps avant d’être à nouveau synchronisés avec les repères fixes du monde terrestre. Ce petit déséquilibre qui génère un léger tangage et fait « bouger » les meubles ne les aura pas empêché de dévorer avec gloutonnerie toutes ces bonnes choses qui leur ont tant fait défaut à bord. Ce n’est que le lendemain que s’opère réellement le retour à la vie normale, avec l’amorce du travail de réflexion sur cette expérience hors normes tout juste vécue et pourtant déjà dans le sillage des souvenirs. Les nuits peuvent enfin renouer avec la nécessaire quiétude d’un repos réparateur, sans stress ni veille permanente. Ce temps de réflexion sera long et certaines images resteront durablement, voire définitivement, ancrées dans la mémoire de nos marins. Allégés de 10 à 15 kg de masse corporelle, il leur faudra aussi reprendre une hygiène de vie normale, notamment avec une alimentation saine et équilibrée.
En mer, cinq marins poursuivent leur route vers la Guyane, les premiers attendus au port de Dégrad des Cannes à Cayenne demain samedi dans la matinée. Il s’agit de l’ardéchois Olivier Montiel et du breton Patrice Charlet (alias Mac Coy). Remorqués depuis plusieurs jours par le voilier « Béru », les deux marins, désormais confrontés à des problèmes de santé, ont finalement décidé de mettre un terme à leur aventure sans tenter de reprendre les avirons dans le courant sud-équatorial. Le convoi marche à vive allure.
Au sud de leur trace, Mathieu Martin se trouve précisément dans cette généreuse veine de courant et entretient une vitesse régulière de plus de 3 nœuds dans la direction des îles du Salut. Il pourrait en terminer dimanche ou lundi après près de 80 jours de mer. Patrice Maciel bénéficie à présent du même courant un peu plus de 200 milles derrière Matthieu. Il lui faudra quelques jours de plus pour en terminer à son tour.
Mais c’est au nord que toutes les attentions ont aujourd’hui été concentrées. Gérard Marie avait en effet amorcé sa descente hier dans le fameux courant traversier qui a posé tant de problèmes à plusieurs skippers. La crainte de le voir emporté dans la spirale défavorable du grand maelström comme d’autres avant lui se justifiait amplement. Mais à la mi-journée, la juxtaposition de sa route sur les cartes Mercator Océan pouvait laisser penser qu’il était parvenu à franchir la zone problématique et à atteindre une zone moins affectée par ces mouvements. Mais ce matin, rien ne permet de certifier qu’il en soit réellement sorti, d’autant plus que la configuration des vents devrait lui permettre de descendre dans le Sud-Ouest. A défaut d’une veine clairement mentionnées sur les cartes, comment expliquer la route de Gérard alors que la zone dans laquelle il évolue semble libre de tous courants ? Il serait vraiment intéressant de disposer d'une carte précise affichant cette fameuse veine, cause de tous nos soucis. Tous à terre espèrent en tout cas que Gérard trouve le plus rapidement le chemin du retour .
Lire la suite78EME JOUR DE COURSE – LA LIGNE D’ARRIVEE EST FERMEE
04/01/2015Comme le précise le règlement de course, aujourd’hui à 12:30, heure de Guyane, tout juste quatorze jours après l’arrivée d’Antonio de la Rosa, la ligne d’arrivée officielle fermait ses…
76EME JOUR DE COURSE – DEUX JOURS AVANT LA FERMETURE DE LA LIGNE
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